Le journal FAZ est conquis ! Palmer DREI – un ampli pour tous les sons

Le Palmer DREI réalise les rêves des guitaristes et promet “la distorsion sous sa forme la plus pure”. Nous ne pouvons que confirmer : un triple amplificateur ‘Single Ended’ pour ceux qui cherchent toujours LEUR son.

Par Uwe Lill

Souvent, les guitaristes semblent souffrir d’une même maladie : Ils sont perpétuellement en quête DU son, celui qui les comblera. C’est dans ce but que les salles/caves de répétition de nombreux guitaristes amateurs de rock ou de blues renferment un arsenal d’amplficateurs et d’enceintes siglés Marshall, Fender, Vox, Mesa Boogie… Sur scène, il s’agit de se distinguer de la masse, par le choix des modèles utilisés : telle guitare, sur tel amplificateur, pour telle soirée. Le plus souvent, le choix est difficile. Il existe bien des pédales ou des amplificateurs intégrant des effets de modélisation numérique d’amplificateurs, bourrés de presets, mais les puristes du son, les amoureux des lampes, les regardent avec dédain : eux, ils recherchent le PUR SON.

Le secret de la personnalité du son d’un amplificateur de guitare réside principalement dans l’art de l’utilisation des lampes dans ses circuits. S’il s’agit d’EL 84, l’amplificateur possédera un son plein et plutôt médium, très “british”, comme les vieux modèles de marque Marshall et Vox. Si le concepteur a choisi des 6V6, alors l’amplificateur rappellera, par sa sonorité claire et ses aigus, un vieux modèle Fender. Les autres références de lampes, comme la 6L6 par exemple, possèdent un peu des deux. Palmer, fabricant d’appareils électroniques pour musiciens, est parti d’une idée innovante. Il a intégré une lampe de chacun des types cités plus haut dans un même amplificateur. L’étage d’entrée utilise pour sa part une ECC83 et une12AX7A.

15 Watts : une puissance respectable pour un amplificateur à lampes

Le Palmer DREI est donc un triple amplificateur ‘Single-Ended’. Par son principe de fonctionnement même, un circuit à lampe ‘Single-Ended’ développe une puissance d’environ 5 Watts. Ce n’est pas beaucoup, ce qui limite son utilisation à des amplificateurs d’enregistrement ou de pratique domestique. Mais est-ce quand même suffisant pour une petite incursion dans un club ou, au moins, pour se faire entendre en local de répétition ? Le point fort du Palmer DREI réside dans la possibilité de mixer à volonté le son des trois amplificateurs à lampes différents. Dans ce cas, on se retrouve avec une puissance disponible de 15 Watts, ce qui est respectable pour des circuits à lampe.

Assez de théorie, il est temps de passer au test pratique. Dès qu’on sort le petit bolide de son carton, on s’aperçoit que le mot ‘qualité’ n’est pas galvaudé ici. Grâce à son robuste coffret métallique peint en noir, le Palmer DREI avoue 15 kg sur la balance. La face avant est aussi inhabituelle que claire. À côté du connecteur d’entrée, on dénombre six potentiomètres, dont la sérigraphie n’utilise pas les termes anglais habituels, mais des mots allemands évocateurs. Sous la mention “Sättigung” (saturation en français) se trouvent deux potentiomètres, repérés “Normal“ et “Höhen“ (aigus). Sous la mention “Endstufen“, on trouve trois autres potentiomètres repérés Eins (circuit EL84), Zwei (circuit 6V6) et Drei (circuit 6L6). Entre les deux prend place un potentiomètre repéré “Klang“ (‘son’). Le panneau arrière est bien ordonné : à côté de l’embase secteur prennent place les sorties pour haut-parleur, différentes pour des valeurs d’impédance nominale de 4, 8 et 16 Ohms. Pour ce test, nous avons utilisé une enceinte close munie de deux haut-parleurs de 10 pouces (25 cm).

Après mise sous tension de l’amplificateur, nous avons attendu les cinq minutes obligatoires, le temps que les lampes arrivent à leur température de fonctionnement. Côté instruments, nous avons choisi, côté ‘humbucker’ (guitares équipées de micros à double bobinage, au son plus chaud et puissant), une Gibson Les Paul, une Gibson Flying V et une Gibson Explorer. Côté micros simple bobinage (‘single coil’), nous disposions d’une Fender Telecaster, d’une Fender Stratocaster (les deux provenant de la Custom Shop) et d’une Gibson Les Paul Studio avec micros Soapbar.

Pour faciliter la prise en main de l’appareil, au panneau avant insolite, Palmer propose à l’utilisateur, dans un mode d’emploi exemplaire, les positions illustrées des potentiomètres pour cinq sons différents : Blues, Hendrix, Clean, Full Distortion et Funk. En théorie, compte tenu de notre échantillon de six guitares différentes, cela fait déjà 30 variations sonores dont le guitariste peut disposer au niveau de son amplificateur.

La conclusion : une palette de sons organiques, bruts

Pour résumer en quelques mots : Le Palmer DREI met à votre disposition bien plus de 30 sons différents – en fait, une infinité. Chaque guitare appelle en fait ses propres réglages. Palmer promet, avec ce DREI décidément bien novateur, “la distorsion sous sa forme la plus pure”. Nous ne pouvons que confirmer. C’est avec un pur plaisir de jouer que nous avons poussé notre Gibson Flying V, équipée de capteurs Alnico au son agressif, à fond avec les réglages ‘Full-Distortion’, autrement dit, distorsion maximale. Dans cette position, les trois circuits à lampes sont mixés à pleine puissance, les potentiomètres Höhen et Klang poussés à fond, tandis que le potentiomètre Normal reste en position 0.

Le résultat : une palette de sons organiques et bruts, respectant la personnalité de la guitare et les nuances du jeu de l’instrumentiste. À l’autre extrémité de l’éventail des sons de guitare, nous avons essayé la Telecaster avec les paramètres recommandés pour un son ‘Funk’. Le résultat est tout simplement terrassant. Les sons percussifs dans le grave, alliés aux accords haut placés à deux ou trois sons, typiques du style funk, sont restitués avec une qualité cristalline, très vivante : de quoi susciter la nostalgie des enregistrements du label Motown.

Attention, le Palmer DREI crée un risque d’accoutumance : il peut devenir le jouet ultime du guitariste éternellement en quête DU son parfait… La qualité de fabrication et le son sont excellents, et qu’il s’agisse de blues, de funk ou de Rock, le Palmer DREI apporte une palette de sons authentiques à chaque modèle de guitare.

Cette idée si basique, si évidente de combiner trois étages d’amplification à lampes ‘Single-Ended’ différents dans un même appareil et d’offrir des potentiomètres de volume et de son permettant de doser la distorsion et les nuances sonores donne aujourd’hui à chaque guitariste la chance de se rapprocher le plus possible de sa conception du son idéal pour son instrument et de travailler et de paufiner sa palette sonore. Le volume sonore suffit pour une utilisation en local de répétition et même sur de petites scènes, en mixant les sons issus des trois étages de puissance. Le Palmer DREI est disponible dans tous les magasins de musique qualifiés, et il est proposé au prix d’environ 1100 euros.

Pour plus d’informations sur le Palmer DREI, consultez sa page Web :
http://www.palmer-germany.com/mi/fr/DREI-Triple-Amplificateur-Single-Ended-PDREI.htm

Leave a Comment