Palmer EINS – Tony Iommi apprend à chanter – Un test publié sur Guitar Magazin

Le pays des poètes et des philosophes a aussi beaucoup à offrir dans les disciplines classiques… Dans les montagnes du Taunus, par exemple, certains s’intéressent de près au son. Avec le Palmer EINS, ils ont créé une tête d’ampli “tout lampes” qui n’a pas forcément besoin d’un baffle pour bien chanter…
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Depuis quelques années, on voit apparaître des amplificateurs à lampes de faible puissance. De quoi se passer enfin du stack de 100 Watts à la maison, tout au moins lorsque les autres occupants du foyer ne veulent pas être dérangés. À 10 Watts, c’est la transe : un ampli de 5 Watts peut déjà sonner “crade” et sexy à la fois. Cela étant, la plupart des modèles disponibles ne font rien d’autre. Des jolis sons clairs ? Néant ! Enregistrement ? Hélas, prise de son par micro obligatoire ! C’est à ces points faibles que le Palmer EINS entend apporter une réponse, avec une puissance d’un Watt seulement.guitar_6.13_3Fig. 1 : Palmer EINS

Un Watt… ça semble aussi enthousiasmant qu’une boule de glace dans une gaufre pâteuse ! Ça ne fait rêver que les enfants, pas les adultes, ou alors par bonne conscience et économie. Pourtant, même Yngwie Malmsteen (“Comment ça, moins, c’est plus ? Plus, c’est plus !”) intègre dans son ampli “signature”un réducteur de puissance, ramenant la puissance de sortie de 100% à 0,1%. La raison est aussi bonne que simple : On n’a pas toujours besoin de toute la puissance qu’un amplificateur peut fournir ! Le Palmer EINS doit aussi sonner bien là où le Full Stack échoue. Avec son coffret métallique, cette petite tête a le charme d’un ancien ampli Echolette. Contrairement aux vieux modèles, toutefois, le EINS ne chauffe pas, en fonctionnement, au point de pouvoir faire cuire des œufs sur le plat ! De série, il est équipé d’une lampe ECC83 en préampli et d’une ECC82 en ampli de puissance. Lorsque les lampes sont sous tension, les seules commandes disponibles sont un potentiomètre Volume et un potentiomètre Tone. Un sélecteur Boost permet de monter le niveau de la tête monocanal.

Aspect très intéressant : le panneau arrière possède un certain nombre de connecteurs. Ils respectent les standards en vigueur : on peut câbler un baffle externe, d’une impédance nominale de 8 ou 16 Ohms. Les deux autres sorties se trouvent sur le dessus, et distinguent le EINS des modèles comparables. La sortie simulation se branche sur une console, et simule un baffle. La sortie Hi-Z est une sortie à haute impédance, permettant d’envoyer le signal du EINS sur l’entrée d’un plus gros amplificateur. Quelles possibilités cela ouvre-t-il en pratique ? On s’en rend vite compte !

Ensuite, on fait rouler le baffle 4 x 12”, pour voir ce que le EINS a dans le ventre… On se rend ainsi compte du niveau sonore qu’on peut atteindre avec 1 Watt. Jusqu’à la position 2 heures du potentiomètre, le son reste assez clair, mais il sature déjà davantage qu’un ampli à lampes bien plus puissant. Au-delà de 2 heures, le EINS devient plus crunchy. Le potentiomètre Tone offre des possibilités étendues, et son utilisation reste agréable : dans les positions extrêmes, il ne sonne ni trop confus ni trop agressif. Le sélecteur Boost donne encore un supplément de caractère. Le potentiomètre Volume se transforme en réglage de gain, et permet de doser une distorsion morveuse, qui tire tout ce qu’un Watt de puissance peut donner. Le son qui sort du baffle est bien présent. Il se prête aussi bien à des riffs saisissants qu’à des accords plaqués dévastateurs. Le potentiomètre Tone redonne au son le mordant qu’il perd à mesure que le niveau sonore augmente. Alors, Carlos Santana n’est plus le seul à faire chanter sa guitare : il y a aussi Toni Iommi. Utilisé avec une table de mixage ou une interface audio, le EINS est très pratique pour jouer ou enregistrer au casque. Même les grandes stars utilisent en studio de petits amplis à lampes, dont la réactivité dynamique est supérieure à celle des gros amplis utilisés sur scène. La sortie “simulation” donne un son très utilisable pour enregistrement sur une station de travail. Le résultat obtenu est dépourvu de parasites, et le son aussi chaleureux que si on passait par un vrai baffle. La dynamique reste malgré tout préservée, et chaque son garde sa richesse. De quoi simplifier l’enregistrement !guitar_6.13_2Fig. 2 : L’as de cœur des amplis miniatures : le Palmer EINS

Pour finir, nous avons inséré le EINS avant un grand ampli, en envoyant la sortie Hi-Z dans l’entrée instrument de l’ampli. Là aussi, de nombreuses possibilités s’ouvrent. Le son “lampes” de l’ampli prend du coup énormément d’ampleur. Le son clair devient bien plus direct, les sensations de jeu bien supérieures. En activant le sélecteur Boost, on obtient un son rappelant une pédale fuzz bien acérée. “Purple Haze” à domicile ! Quelle que soit la taille du baffle, jamais le EINS ne se comporte comme un ampli à transistors. Et utilisé comme booster, il métamorphose un autre ampli à lampes. Les possibilités de réglage réduites font penser à une pédale d’effets : on modifie très facilement le son du EINS. C’est là qu’il montre son vrai potentiel : d’un coup, il “sort” des sons rock classiques, pour aller jusqu’au substantiel. Il rehausse fortement le signal allant à l’ampli, conférant au son de solo mordant, chaleur et pression. Ce qui montre bien que le EINS n’est pas uniquement destiné aux guitaristes de blues et de rock, mais qu’il s’adresse également aux fans de Metal, par exemple.

Résumé

Palmer est connu pour la qualité de ses boîtes de direct et de ses simulateurs de baffles. Le EINS allie ces fonctions dans un amplificateur. Évidemment, il n’a “que” un Watt de puissance, mais il déménage bien plus que des modèles comparables. Ses deux lampes peuvent aussi bien donner un son clair bien propre que saturé morveux, avec une facilité d’utilisation qui fait que le son reste toujours chaud, sans agressivité.

Et cette qualité de son n’est que la base sur laquelle s’appuient les autres fonctionnalités. En son overdrive, aucun ampli à transistors ne sonne mieux, mais le EINS peut venir compléter des amplis plus gros. Sa sortie avec simulation de baffle est la cerise sur le gâteau, celle qui améliore considérablement le goût de la gaufre pâteuse à la glace. Une glace pour les adultes !

Pour plus d’informations sur ce produit :
http://www.palmer-germany.com/mi/fr/EINS-Amplificateur-guitare-tout-lampes-1-W-PEINS.htm

Source: guitar Magazin, Allemagne, mai 2013

Auteur : Jens Prüwer

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