Palmer Fab 5 – Un vrai fauteuil de plage pour les guitaristes – Un test publié par Grand Gtrs

Après le « Eins », maintenant, 5 Watts ! Avec le combo Fab 5, Palmer vise le salon/la chambre et les répétitions à la maison. Ce petit modèle « tout lampes », jusqu’à l’étage redresseur, intègre même un atténuateur de puissance.

Le logo avec les deux palmiers resplendit sur le côté droit de la face avant de l’amplificateur, et le revêtement en tweed clair de la face avant se détache parfaitement sur le marron foncé au look tressé: on croirait un fauteuil de plage ! Ah, les vacances, promesse de détente… on imagine les implications psychologiques de ce look pas comme les autres… Mais pas question de congés avec un son de mauvaise qualité, issu d’une petite essoreuse sonore ! Il s’agit ici de combattre la morosité touchant l’amplificateur et le guitariste lorsque le premier se trouve en dessous de sa « température optimale de fonctionnement », ce qui se traduit par un son tout petit, malingre, bien loin du corps et du gras d’un son saturé et dynamique émis par un haut-parleur sollicité de façon musclée. Le Fab 5 a été développé dans cette optique : obtenir un bon son, sans prise de tête, pour toutes les circonstances de la vie où l’on veut profiter de l’instant (musical).

Au niveau look, le minimalisme qu’adoptaient les précédents amplificateurs Palmer n’est plus de mise : place au tweed, à la détente ! Contrairement à la tête d’amplification « Eins » (voir le test dans grand gtrs 1/2013), dont le charme doit beaucoup à un look un peu martial, à la limite de l’industriel, le Fab 5 renonce à la simulation de haut-parleur pour l’enregistrement (qui était intégrée à la « Eins ») ainsi qu’à la possibilité de brancher un casque d’écoute. Le Fab 5 n’est guère destiné aux expérimentateurs en studio, passionnés de son, mais plutôt au « quotidien » d’un guitariste. Une solution complète simple et sobre, le son « tout lampes » dans un ampli compact, aussi à l’aise en salle de répétition que dans votre chambre à coucher. C’est pourquoi il prend la forme d’un combo compact, équipé d’un haut-parleur de 10 pouces Eminence « Raging Cajun ». Si vous cherchez un son à la « Fab Four » (autrement dit les Beatles), plutôt typé Vox, passez votre chemin : avec sa lampe de puissance 6V6, c’est plutôt à un son classique Fender « Tweed » qu’il faut s’attendre avec le Fab 5. Comme toujours chez Palmer, le Fab 5 est plutôt minimaliste en ce qui concerne les possibilités de réglage : potentiomètres Volume, Tone et un circuit Boost, pour plus de volume et de corps, activable par un footswitch optionnel. Le potentiomètre Tone détermine, comme sur les amplis Tweed typiques, le caractère sonore en termes de clarté et de présence. La particularité du concept réside dans l’atténuateur de puissance intégré, le « réducteur de sortie », qui dissipe les 5 Watts, en cas de besoin, à un volume sonore réduit sur les positions « Bedroom » et « Room ».

Dans la pratique
Le niveau sonore « Bedroom » convient à une pratique nocturne, ménageant quand même un son agréable et direct et une saturation de lampe bien contrôlée, qui augmente le plaisir de jouer, même dans des conditions précaires. Rien à voir avec un ampli sous-utilisé, au son morose, utilisé sans inspiration… Ce niveau sonore « chambre à coucher » permet d’éviter tout conflit avec le voisinage, mais les réserves de puissance sont bien là, au cas où on désirerait sortir de cette confidentialité de minuit. L’ampli est parfaitement capable d’arpenter les territoires des modèles Tweed, avec une distorsion à la Neil Young, mais avec un peu moins de corps dans le grave (en dessous de 300 Hz, en fait) qu’un « gros » ampli (du genre Fender Tweed Deluxe). Les possibilités de réglage sont utilisables sur toute la course du potentiomètre Tone. Avant midi, la personnalité sonore globale est plutôt matte, avec une agréable chaleur, sans pour autant que le son ne semble terne ou éteint ; au-delà de midi, on gagne en chair, avec plus de corps aux alentours de 1,5 kHz, et une ouverture sonore plus prononcée au-delà de 3 kHz. En mode « Room », on sonorise sans problème l’appartement tout entier bien au-delà de la chambre à coucher. En mode «Full», comme l’affirme Palmer, on rivalise sans problème avec une batterie jouée sans modération. C’est en mode « Bedroom » qu’on s’aperçoit à quel point le Fab 5 excelle en matière de distorsion. Difficile de s’en passer après ! Et l’étage d’atténuation de puissance est vraiment plus que réussi, puisqu’on ne se rend même pas compte de son activation ! Même ainsi bridé, l’amplificateur garde un son vivant, agréable, avec une compression bienvenue, sans pour autant aller jusqu’à l’écrasement sonore. Le circuit Boost entraîne la même action que sur un ampli « Tweed » ; le son gagne encore en épaisseur, la distorsion accentue les bas-médiums, aux alentours de 500 Hz, et on gagne en niveau sonore. Le type même d’effet qui augmente le plaisir de jouer, grâce à une compression accrue, plus intense… En comparaison, si on le désactive, l’ampli semble soudain presque fade et insipide. Si on pousse plus loin la distorsion de l’étage de puissance, l’effet est encore plus prononcé, faisant toute la différence entre une « simple » saturation et un son Tweed évoquant des craquements telluriques.

« Tweed » est vraiment le mot-clé pour décrire le son d’un circuit d’amplification Single Ended : corps, ouverture, sueur sont quelques mots clés évoquant un son à la Johnny Marr de « The The » ou même des sons Hooter à la « Johnny B ». Les harmoniques de la Classe A sont irremplaçables… Là où le point fort de la tête Palmer Eins résidait dans des sons clairs très différenciés, le Fab 5 propose une palette étendue de sons plus ou moins saturés, du simple « épaississement » à un Crunch prononcé, limite disto. Même si avec l’étage Boost, l’ampli n’a rien du monstre à haut gain, il ne se montre guère à l’aise sur les sons clairs : le Fab 5 se trouve alors en effet en dehors de son domaine de prédilection, celui dans lequel il rayonne un plaisir communicatif. On peut bien en sortir un son clair, mais il est un peu mat et désincarné. Ses points forts résident dans le son « Tweed », alliant chair et sueur, qui « passe » sans problème dans la musique, sans doute à cause de ses graves un peu en retrait. L’idée de pouvoir télécommander le circuit Boost via une pédale Footswitch s’avère tout à fait judicieuse : cela étant, dans la pratique, le Booster fait partie de nombre de sons de base réussis, on prend donc vite l’habitude de toujours le laisser activé. En fait, il fait vraiment partie intégrante de l’esthétique sonore et du mode d’action de l’ampli. Si on veut vraiment bénéficier d’un gain de niveau, on peut toujours recourir à une pédale Booster externe. À l’usage, il s’avère que le Fab 5 « prend » de façon exceptionnelle la couleur des pédales d’effets, ce qui permet de modeler à volonté le degré de distorsion du son.

Détails
Fabricant : Palmer
Modèle : Fab 5
Type : Combo, « tout lampes »
Connecteurs : entrée pour instrument, sortie (8 Ohms), Footswitch pour Boost
Configuration du Test : Fender Esquire, Telecaster, Jazzmaster
Lampe du Préampli : 1 x 12AX7
Lampe Étage de Puissance : 1 x 6V6 (circuit Single Ended)
Lampe Redresseuse : EZ81
Puissance de Sortie : 5 Watt
Nombre de Canaux : 1
Potentiomètres : Volume, Tone, Boost
Haut-Parleur : 1 x Eminence Raging Cajun, 10 pouces
Particularité : atténuateur de puissance sur le panneau arrière, trois positions (« Bedroom », « Room », « Full »)
Prix : 449 euros
Dimensions (L x H x P) : environ 36 x 35 x 23 cm
Poids : env. 10 kg

Conclusion
Si vous cherchez (depuis longtemps !) un petit ampli « Tweed » capable de briller, en salle de répétition comme dans votre chambre, par un son présent et plein, Palmer propose une solution polyvalente très réussie, dont le point d’excellence est le son « Crunch » dans les médiums. Il lui manque toutefois un peu d’air, le fondement dans les graves et la complexité d’un second étage de puissance à lampe pour sonner vraiment comme les « gros » amplis Tweed. Tone King, avec son « Falcon » (test paru dans grand gtrs 1/2013) intégrant également un atténuateur de puissance, propose aussi un ampli alliant puissance et confidentialité. Plutôt situé dans un segment de marché « Boutique », il offre une plus grande complexité sonore, à un prix toutefois vraiment plus élevé. Palmer offre sa propre alternative pour la même puissance (5 Watts) avec la tête d’amplification « Drei », réunissant trois étages d’amplification, utilisables en parallèle pour mixage des différents signaux de sortie. Chacun étant équipé d’une lampe de puissance différente, les possibilités sont illimitées.

Pour plus d’informations sur ce produit : 
http://www.palmer-germany.com/mi/fr/FAB-5-Ampli-Combo-Guitare-tout-lampes-5-W-PFAB5.htm

Source : Grand gtrs, Allemagne, décembre 2013

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